Première greffe d’utérus en France : tout est sur la bonne voie

Première greffe d’utérus en France : tout est sur la bonne voie

Il y a à peu près 4 ans, le 4 septembre 2014, est né en Suède le premier bébé issu d’une greffe d’utérus. Cette nouvelle, accueillie avec beaucoup d’espoir par les couples qui souffrent d’infertilité utérine, a inspiré de nombreuses équipes médicales dans le monde à se lancer. En France, deux équipes médicales ont reçu l’autorisation pour mener un projet de recherche. D’après ces premières, tout semble être sur la bonne voie. Elles pensent pouvoir présenter bientôt la première greffe utérine en France.

38 greffes utérines ont déjà été réalisées…

Dans le monde, 38 greffes utérines ont déjà été réalisées après la réussite de la première expérimentation qui a eu lieu en Suède en 2014. En trois ans, huit bébés issus d’un utérus greffé sont nés. Depuis, les recherches s’enchaînent. En France, deux équipes médicales ont reçu l’autorisation de l’Agence de la biomédecine et de l’Agence nationale de sécurité du médicament pour entamer des projets de recherche sur la greffe d’utérus. Il s’agit du CHU de Limoges et de l’hôpital Foch de Suresnes.
Le premier a reçu le feu vert de l’ANSM en 2015 pour réaliser 8 greffes issues de donneuses décédées. Après avoir reçu l’aval des autorités en 2017, le second mène une expérimentation qui consiste à réaliser 10 greffes utérines, cette fois-ci, à partir de donneuses vivantes.

Le succès rencontré ne devrait faire oublier certaines difficultés

Avant la greffe proprement dite, il existe une phase préparatoire qui consiste en la sélection des candidates. Ces dernières devraient souffrir d’une absence congénitale utérine consécutive au syndrome MRKH ou à une ablation chirurgicale suite à une hémorragie de délivrance ou à un cancer. Elles ne devront pas non plus avoir eu d’enfant avant l’essai. D’après l’Agence de presse médicale, on recense quelque 200 000 femmes souffrant de ce type d’infertilité n Europe.
Le succès mondial rencontré jusqu’ici par les équipes médicales expérimentant la greffe d’utérus ne devrait faire oublier certaines difficultés comme les risques réels de thrombose, d’hémorragie ou de complications graves durant le prélèvement d’ovocytes. L’opération peut durer jusqu’à 13 heures. A ceci il faut ajouter le fait qu’une fois l’utérus greffé, il faut aussi veiller à ce qu’il n’y ait pas de rejet. Une greffe est considérée comme réussie quand la patiente a ses règles dans les 6 mois qui suivent l’opération.

Des résultats prometteurs, ou non ?

En octobre 2017, le Pr. Tristan Gauthier, gynéco-obstétricien au CHU de Limoges, a déclaré que quelques patientes ont déjà terminé la première étape du protocole, c’est-à-dire l’obtention d’un embryon par FIV. Cependant, aucune greffe n’a encore été faite, car le prélèvement d’ovocytes sur des donneuses décédées comporte des contraintes : l’attente d’un greffon compatible.
Par ailleurs, au cours d’un colloque sur la reproduction après 40 ans, le Pr. Jean-Marc Ayoubi, de l’hôpital Foch de Suresnes, a annoncé être sur la bonne voie. Lui et son équipe sont actuellement en cours de recrutement des candidates. Ils espèrent présenter la première greffe d’utérus en France en 2019. A noter que sur les 38 greffons réalisées dans le monde, 28 provenaient de donneuses vivantes et 10 de donneuses décédées. Jusqu’à présent, seules les greffes issues de dons vivants ont abouti à une naissance.