Des scientifiques américains et britanniques ont réussi, pour la toute première fois dans l’histoire, à cultiver des ovules humains hors du corps humain, et ce depuis un stade précoce de leur développement jusqu’à leur pleine maturité, c’est-à-dire à un stade où ils sont prêts à être fécondés.
Cette étude, publiée dans la revue Molecular Human Reproduction le vendredi 9 février, a été menée par des chercheurs de l’Université d’Edimbourg (Grande-Bretagne) en partenariat avec des scientifiques new-yorkais. Détails.
Une grande avancée pour préserver la fertilité féminine
Une équipe de chercheurs de l’Université d’Edimbourg, au Royaume-Uni, a réussi à cultiver des ovocytes humains en laboratoire et à les conduire jusqu’à maturation, c’est-à-dire à une étape où ils sont prêts pour la fécondation. C’est une première mondiale bien qu’une expérience similaire ait déjà été réalisée avec succès avec les ovocytes de souris. D’autres expériences sur des ovocytes humains ont aussi déjà été menées, mais n’ont pas abouti au stade de maturité nécessaire pour la fécondation.
Pour réaliser cette expérience, les chercheurs britanniques et new-yorkais ont créé des milieux de culture appropriés dans lesquels dix échantillons de tissus ovariens ont été cultivés pendant 20 jours. Ces échantillons ont été prélevés chez des femmes âgées de 30 ans en moyenne. Sur les quelques centaines de follicules prélevés au départ, seuls neuf ovules sont arrivés à maturité. Par ailleurs, ces ovules sont plus petits que les ovules normaux.
Ceci montre l’ampleur du travail qui reste encore à faire pour conclure la recherche. Néanmoins, il s’agit déjà là d’une percée majeure dans le domaine de la préservation de la fertilité.
Une prouesse porteuse d’espoir pour les femmes atteintes d’un cancer
Même si cette prouesse n’est qu’une étape préalable à une longue procédure de tentatives de fécondation ultérieure, elle constitue une belle avancée pour pallier aux problèmes de fécondité, principalement chez les femmes atteintes d’un cancer. En effet, avant de subir un traitement comme la chimiothérapie, ces personnes devront se faire prélever un tissu ovarien qui sera ensuite réimplanté une fois le traitement terminé. Cette procédure présente des risques majeurs de réintroduction du cancer dans l’organisme de la patiente.
Cette technique permet d’éliminer ces risques, car il n’y aura pas besoin de prélever du tissu ovarien avant la chimiothérapie. En effet, des ovocytes immatures seront prélevés depuis l’ovaire de la patiente. Ceux-ci seront cultivés jusqu’à leur maturation, puis stockés en attendant leur fécondation ultérieure.