Une étude publiée le 9 juin 2022 dans la revue Environment International, menée par Andreas Kortenkamp de l’université Brunel de Londres et Hanne Frederiksen de Rigshospitalet, université de Copenhague, met en lumière les préoccupations croissantes concernant les effets des mélanges de polluants du quotidien sur la fertilité masculine. Cette étude approfondie offre une évaluation des risques et souligne l’importance de mieux comprendre l’impact de ces substances toxiques sur la santé reproductive des hommes.
Contexte de l’étude : La fertilité masculine est un sujet de préoccupation croissant dans le monde entier, avec une baisse préoccupante de la qualité du sperme et une augmentation des troubles de la reproduction. Cette étude se concentre sur les mélanges de polluants couramment présents dans notre environnement quotidien, tels que les produits chimiques industriels, les pesticides, les plastiques et les produits de consommation. Les chercheurs ont analysé l’effet de ces mélanges sur la fertilité masculine, en mettant l’accent sur les perturbateurs endocriniens.
Les résultats ont révélé que les mélanges de ces composés chimiques, présents dans de nombreux produits de consommation quotidienne, ont été mesurés à des niveaux alarmants, avec un niveau médian d’exposition presque vingt fois supérieur au seuil de risque. Pour certains sujets hyper exposés, le niveau est apparu 100 fois plus élevé que le seuil acceptable. Le déclin de la fertilité masculine devient un fléau de santé publique et qui s’aggrave sans discontinuer depuis cinquante ans…
Les éléments incriminés sont :
Le bisphénol A : Perturbateur endocrinien présent dans les plastiques alimentaires (bombonnes d’eau, boîtes de conserves, canettes, biberons, etc) ou non alimentaires (DVD, verres de lunettes, prises et interrupteurs électriques, papiers thermiques, etc).
Le bisphénol S (BPS) : Il remplace le bisphénol A depuis 2015 mais est tout aussi risqué. il est présent dans la vaisselle en plastique, les biberons, les boîtes et récipients pour micro-ondes ou pour conserver les aliments, mais aussi dans des bouteilles d’eau, boites de conserve, les canettes et les tickets de caisse. Le problème est que les molécules qui composent ces plastiques migrent vers l’alimentation sous l’effet de la chaleur. De plus, le bisphénol S est entièrement absorber par l’organisme alors que le bisphénol A n’était absorbé qu’à 77 %.
Le bisphénol F (BPF) : La toxicité du BPF est peu connue mais semble analogue à celle du BPA. Au même titre que le bisphénol S
Le paracétamol : Tous les médicaments intégrant du paracétamol.
Les résultats de cette étude soulèvent des inquiétudes quant aux effets néfastes des mélanges de polluants du quotidien sur la fertilité masculine. Les perturbateurs endocriniens présents dans ces substances peuvent interférer avec le fonctionnement normal des hormones, ce qui peut entraîner des problèmes de fertilité chez les hommes. Ces conclusions soulignent la nécessité de réglementations plus strictes pour limiter l’exposition aux produits chimiques potentiellement dangereux présents dans notre environnement.
Des mesures préventives, telles que l’adoption de modes de vie plus sains, la réduction de l’utilisation de produits chimiques toxiques et l’amélioration de la surveillance environnementale, peuvent contribuer à minimiser les effets néfastes sur la fertilité masculine.
Conseils :
- Ne pas manger viandes ou poissons sous vide
- Éviter les contenants en plastique
- Boire de l’eau en bouteille en verre ou en gourde
Sans oublier bien sûr, l’arrêt du tabac, une meilleure alimentation et une diminution du stress